La pression syndicale sur le géant du commerce électronique, Amazon, se précise. La société est très critiquée pour la pression qu’elle exerce sur ses salariés à travers le monde, ainsi que pour ses pratiques managériales très contestables. Pour la première fois, le 29 avril dernier, des représentants syndicaux de l’entreprise venus de quinze pays (dont la France) se sont réunis pour harmoniser leurs stratégies face au groupe. Puis, au mois de mai, le syndicat britannique GMB a présenté la situation sociale dans l’entreprise devant plusieurs gestionnaires de fonds et fonds de pension au siège du Trade Unions Congress (le TUC, l’organisation fédératrice des syndicats britanniques). Les investisseurs ont accueilli positivement la présentation et certains d’entre eux, conscients du risque que cette situation fait prendre à la société et à leurs propres investissements, ont exprimé la volonté de s’engager. La contestation touche d’autres thèmes liés à la responsabilité d’entreprise. Ainsi, lors de l’assemblée générale du groupe, qui s’est tenue à Seattle le 22 mai dernier, ce ne sont pas moins de douze projets de résolution qui ont été présentés par des actionnaires sur le gaspillage alimentaire, l’exclusion de la vente des technologies de reconnaissance faciale aux gouvernements, la révision de la politique du groupe en matière de harcèlement sexuel, le changement climatique, l’égalité des rémunérations entre les femmes et les hommes, etc. Ces projets de résolution n’ont pas été approuvés par le conseil d’administration et ont, sans surprise, été rejetés par les actionnaires. L’entreprise est cependant en passe de devenir l’un des principaux terrains d’engagement pour les investisseurs, les organisations syndicales internationales et les associations de toute nature.