Le 25 janvier 2019, une digue de rétention de résidus miniers appartenant à la société minière brésilienne Vale cédait, entraînant la disparition ou la mort d’au moins 293 personnes. Le parc était construit avec la méthode amont, une technique peu coûteuse, mais qui représente aussi, selon certaines études, près de 90 % des instabilités documentées. Devant l’ampleur du drame, nous avions appelé (dans la lettre Impact Entreprises du 19 février) la communauté financière à effectuer un recensement « de toutes les sociétés détenant des digues qui utilisent la méthode du soulèvement en amont ». Le 5 avril, une coalition d’investisseurs, coordonnée par la commission des pensions de l’Eglise d’Angleterre (Church of England Pensions Board) et le conseil d’éthique du régime de retraite suédois (Swedish Council on Ethics for the AP Funds), a écrit une lettre circulaire à 683 sociétés d’extraction dans le monde. Dans cette lettre, renouvelée le 17 avril, les signataires, qui représentaient plus de 12 000 milliards d’actifs sous gestion à cette date, demandent aux entreprises de lister l’ensemble de leurs installations de stockage de résidus miniers (qu’elles soient détenues directement, indirectement ou en partenariat) et de fournir un certain nombre d’informations techniques permettant d’évaluer le niveau de sécurité de ces installations selon un format prédéfini. Les investisseurs somment les entreprises cibles de communiquer ces informations au plus tard le 7 juin prochain et de les poster également sur leur site Internet. Leur intention est de constituer un registre public de ces informations, car aucun recensement de ce type n’existe actuellement, alors qu’on estime à 18 000 environ le nombre de parcs de rétention de résidus miniers à travers le monde, dont 3 500 encore en activité.