Au Nigeria, la compagnie Shell est essentiellement critiquée pour son implication dans la gigantesque pollution du delta du Niger et pour sa collusion avec le pouvoir, ainsi qu’avec certaines personnalités peu fréquentables, ce qui génère des soupçons de corruption. La société est moins attaquée sur le plan social, les salariés de l’entreprise bénéficiant, pour la plupart, d’un statut privilégié dans le monde du travail nigérian. Il n’en est pas de même, semble-t-il, pour ceux des sous-traitants de la multinationale anglo-néerlandaise. Dans un exposé écrit présenté lors de la quarantième session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, l’ONG Centre Europe-Tiers monde (Cetim) dénonce les conditions de travail des salariés des quelque 3 000 entreprises ayant passé un contrat avec Shell : semaines de travail pouvant atteindre soixante-douze heures, salaires mensuels s’échelonnant entre 50 000 et 95 000 nairas (120-228 euros), travail précaire, représailles antisyndicales, équipements de sécurité inadaptés… Ces informations ont été recueillies par la fédération syndicale IndustriALL Global Union, qui souligne le refus de Shell d’engager le dialogue sur cette question.