La loi de 2015 sur la transition énergétique avait prévu de ramener la part du nucléaire dans le bouquet énergétique de la France de 75 % aujourd’hui à 50 % en 2025. En novembre 2017, le gouvernement a renoncé à cet objectif. Le 5 septembre, le Premier ministre, Edouard Philippe, a évoqué 2035 comme date butoir, une échéance qui devrait être confirmée avec la présentation de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, en octobre. Mais plus les réformes attendront, plus le délai s’allongera. Et ce d’autant plus que la situation financière d’EDF n’est pas brillante, selon un constat établi par les analystes financiers et confirmé par un rapport parlementaire et des ONG, comme Greenpeace (voir IE). Le 6 septembre, l’association WWF a, à son tour, apporté sa contribution dans un rapport intitulé « Sauver EDF par la transition ». Constatant l’incapacité du groupe à rembourser sa dette et à répondre au « mur d’investissement » à venir, le WWF propose un plan en plusieurs points : augmentation du prix de gros de l’électricité (cela alourdirait la facture énergétique des ménages de 0,2 % par an entre 2021 et 2030, et de 1,5 % pour les industries électro-intensives), instauration d’un prix plancher de 30 euros à la tonne de carbone, suppression ou rehaussement du prix de l’accès régulé à l’électricité nucléaire, réduction de la capacité installée grâce à la fermeture de vingt-trois réacteurs d’ici à 2030 (ce qui limiterait du même coup les dépenses nécessaires au grand carénage), mise en œuvre de cessions sélectives pour un montant de 15 milliards d’euros, sollicitation de l’aide de l’Etat français pour finaliser le changement de modèle économique du groupe.