Dans leur dernier rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau publié le 18 mars 2018, les Nations unies alertent la communauté internationale sur une probable aggravation de la pénurie en eau pour une grande partie de la population mondiale. D’ici à 2050, la Terre devrait compter entre 9,4 et 10,2 milliards d’habitants, dont les deux tiers vivront en milieu urbain, tandis que les sécheresses et la dégradation des sols devraient encore s’accélérer. Aussi, en 2050, 4,8 à 5,7 milliards de personnes (contre 3,6 milliards aujourd’hui) pourraient vivre dans des régions déficitaires en eau et 1,6 milliard de personnes pourraient être exposées à des inondations (contre 1,2 milliard actuellement). La qualité de l’eau est également très dégradée. Depuis les années 90, la pollution s’est aggravée dans presque toutes les rivières d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine à cause des engrais et des autres intrants chimiques agricoles. Cette situation devrait encore s’accentuer dans les vingt prochaines années. Pour les auteurs du rapport, la clé du changement, c’est l’agriculture, principale consommatrice d’eau et source de pollution. Ces facteurs exposent la planète à un accroissement de l’instabilité sociale, des migrations de masse, voire des conflits entre Etats. Le document préconise de faire porter les efforts sur une « agriculture de conservation », qui recourt aux eaux de pluie plutôt qu’à l’irrigation, qui maintient la couverture des sols et qui régularise la rotation des cultures. Pour terminer sur une note optimiste, le rapport précise que les économies d’eau susceptibles d’être obtenues par des changements de pratiques pourraient être supérieures à l’augmentation globale de la demande en eau.