L’organisation d’un système de collecte et de recyclage des biens en fin de vie et des déchets est l’une des principales difficultés à résoudre pour mettre en place une économie circulaire efficiente. Si dans les pays industriels ces dispositifs se développent de plus en plus (tout en comportant encore de nombreuses lacunes), il n’en est pas de même dans les pays émergents, où les filières demandent encore à être profondément organisées. C’est le cas de l’automobile au Brésil, en dépit de quelques initiatives, notamment dans les domaines des pièces de rechange, des pneus et des batteries. Un peu plus de 2 millions de véhicules sont vendus chaque année dans ce pays, dont le parc automobile est estimé à quelque 35 millions d’unités. La société japonaise Kaiho Sangyo, spécialisée dans le recyclage des véhicules, a récemment rejoint l’initiative lancée par les Nations unies en 2008, baptisée Business Call to Action (BCtA). Dans ce cadre, elle a prévu de construire une « mini-filière » dans les Etats de São Paulo et du Minas Gerais, qui devrait permettre de recycler 100 000 voitures par an d’ici à 2022. Elle va renforcer vingt moyennes, petites et micro-entreprises (comme des garages et des ateliers de réparation), former 15 000 ingénieurs et techniciens dans le domaine du recyclage et organiser un réseau de collecteurs de matériaux de récupération et de pièces détachées. La plus grande partie des personnes intégrées à cette chaîne de valeur seront issues de la « base de la pyramide », une manière de contribuer à l’organisation de la filière du recyclage au Brésil tout en participant aux Objectifs de développement durable des Nations unies pour une économie inclusive. Cette initiative pourrait aussi – pourquoi pas ? – inciter d’autres acteurs locaux à s’investir, comme l’alliance Renault-Nissan qui se situe au cinquième rang des ventes sur le marché brésilien.