En mai 2016, l’entreprise canadienne Produits forestiers Résolu avait déposé une plainte à l’encontre de Greenpeace en lui réclamant 300 millions de dollars canadiens (200 millions d’euros) de dommages et intérêts pour racket, conspiration et diffamation. L’association avait alors dénoncé la stratégie de Résolu, ainsi que celle d’autres sociétés, qui visait à faire taire la contestation par le biais de procès qualifiés de « poursuites-bâillons ». Plusieurs personnalités, et en particulier le président de Hachette Livre, s’étaient publiquement élevées contre cette méthode (voir IE n° 261). Le 16 octobre dernier, le tribunal fédéral du district nord de Californie a rejeté la demande de Résolu et justifié sa décision ainsi : les « discours des défendeurs [Greenpeace] sont l’expression d’une opinion ou de différents points de vue qui constituent un élément essentiel de notre démocratie », « les publications de Greenpeace se basent sur des données scientifiques ou des faits » et c’est « une académie, et non pas le tribunal, qui est l’endroit approprié pour résoudre les désaccords scientifiques de ce genre ».