Aux Etats-Unis, un tiers des projets de résolution déposés en vue des assemblées générales d’entreprises recensés à ce jour par Proxypreview réclament une plus grande clarté dans les dépenses de nature politique réalisées (voir Impact Entreprises n° 168). Cette vive préoccupation résulte sans doute de l’importante augmentation enregistrée dans les dépenses lors des élections de 2012 (plus 15 % par rapport à celles de 2008 et plus du double de celles de 2004). Elle rejoint aussi l’attention accordée aux questions sociales et environnementales, puisque certains élus peuvent, dès lors, avoir des points de vue qui convergent avec ceux de leurs entreprises donatrices. L’adoption par le Sénat américain (62 voix contre 37), le 22 mars, d’un amendement soutenant la construction du projet controversé d’oléoduc Keystone XL semble confirmer cette inopportune convergence d’intérêts. Ainsi, selon une analyse réalisée après le vote par l’association américaine Oil Change International, les 62 sénateurs favorables au projet auraient, pour financer leurs campagnes électorales, reçu de la part de l’industrie des combustibles fossiles au cours de leur carrière un montant moyen de contributions 3,5 fois plus important que les sénateurs qui y sont défavorables. Pour mémoire, le réseau d’oléoduc de Keystone relie le pétrole issu de l’exploitation des sables bitumineux d’Alberta (Canada) aux raffineries de la côte texane, et la partie controversée (phase IV), en particulier pour des raisons environnementales, est un renforcement du réseau déjà existant (phase I).