Les projets de résolution des actionnaires de Shell et de BP demandant au conseil d’administration de fournir plus d’informations sur la compatibilité des activités avec la perspective d’une économie à bas carbone ont été adoptés à une très large majorité (voir Impact Entreprises n° 214 et n° 216). Il faut dire que ces projets étaient soutenus par le management. A l’inverse, les résultats des votes relatifs aux sujets climatiques déposés par des actionnaires des sociétés américaines Chevron et Exxon Mobil, le 27 mai, ont été nettement plus mitigés. Mais les demandes étaient plus exigeantes et avaient reçu un avis défavorable de la part des conseils d’administration. Si les requêtes concernant la nomination d’un administrateur indépendant ayant une expertise environnementale ont recueilli 20 % environ des suffrages pour chacune des compagnies, celles réclamant des objectifs de réduction de gaz à effet de serre n’ont enregistré respectivement que 9,6 % des votes favorables pour Exxon et 8,2 % pour Chevron. Quant à la demande exprimée auprès du conseil d’administration de Chevron d’autoriser une augmentation de la distribution du dividende afin de réduire le risque d’une diminution du rendement des placements des actionnaires du fait de la poursuite de la politique du groupe, elle n’a obtenu que 3,2 % des voix. Toutefois, l’idée selon laquelle la poursuite des politiques des grands groupes pétroliers va à l’encontre des intérêts des actionnaires fait son chemin, même en France. Ainsi, lors de l’assemblée générale de Total le 29 mai, une question a été posée sur la dépréciation des réserves de l’entreprise.