Le 4 novembre, l’accord de Paris est entré en vigueur. Un premier pas dans la lutte contre le changement climatique. Mais un premier pas seulement, puisqu’il reflète simplement le consentement des 195 pays participants à contenir « l’élévation de la température moyenne de la planète nettement au-dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels ». Reste maintenant à déterminer comment s’y prendre et répartir la charge. Le CDP, organisation à but non lucratif qui étudie l’impact des grandes sociétés mondiales sur le climat, a analysé les démarches d’un panel de 1 839 sociétés et, en particulier les objectifs qu’elles se sont fixés en matière de réduction des émissions de GES. Sur ces 1 839 entreprises, 1 089 ont répondu entièrement au questionnaire qui leur a été envoyé, 85 % d’entre elles se sont assigné un objectif de réduction pour les 6,361 milliards de tonnes d’équivalent CO2 qu’elles rejettent dans l’atmosphère (soit 12 % des émissions mondiales sur la base des scopes 1 et 2). Pour 55 % de ces entreprises, cet objectif a pour échéance 2020 ou plus tard et pour 14 % 2030 ou au-delà. Selon le CDP, pour atteindre l’objectif de réduction des gaz à effet de serre nécessaire pour contenir l’élévation de la température à 2° C, la diminution des rejets des entreprises du panel devrait atteindre 4 milliards de tonnes d’ici à 2030. Or, les objectifs déclarés ne représentent qu’un quart de ce volume, soit un milliard de tonnes.