Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pneumonie est la première cause de mortalité infectieuse de l’enfant dans le monde et sa prévalence est la plus forte en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. L’association Médecins sans frontières (MSF) mène depuis longtemps un combat pour faire baisser le prix des vaccins permettant de lutter contre cette maladie et dénonce les prix exorbitants pratiqués par les principaux laboratoires intervenant sur ce créneau : Pfizer et GSK (voir Impact Entreprises n° 208). En septembre dernier, l’association a salué la décision de GSK de baisser substantiellement le prix de ses vaccins (voir Impact Entreprises n° 244). A la suite de cette décision, Pfizer a proposé 1 million de vaccins gratuits à l’ONG. Proposition refusée par l’association. Dans un communiqué daté du 10 octobre, Jason Cone, directeur de MSF Etats-Unis, explique les raisons pour lesquelles les dons ne sont pas une solution. Tout d’abord, ces dons sont souvent liés à des conditions strictes, comme des restrictions d’utilisation à certaines populations ou régions spécifiques, ce qui peut retarder les campagnes de vaccination. Ensuite, ils peuvent constituer des prétextes justifiant le maintien des prix à des niveaux élevés pour les autres organisations humanitaires et les pays en développement qui ne sont pas inclus dans les programmes. Ils peuvent aussi disparaître aussi rapidement qu’ils sont apparus. Enfin, ils peuvent constituer des barrières à l’entrée sur le marché de nouveaux fabricants et MSF a besoin d’une compétition suscitée par l’arrivée de nouveaux laboratoires pour faire baisser durablement les prix. En battant en brèche les opérations de générosité et de mécénat, la décision de MSF peut s’interpréter comme une action de plaidoyer pour promouvoir une véritable économie adaptée à la « base de la pyramide ».