À cause des catastrophes climatiques, de plus en plus de personnes se retrouvent non assurables. Des réactions commencent à émerger

Cela fait plusieurs décennies que les observateurs alertent le secteur de l’assurance sur les risques résultant du dérèglement climatique et sur son rôle potentiel pour l’atténuer. La multiplication, ces dernières années, des événements météorologiques extrêmes n’a fait que renforcer ce qui est devenu une réalité concrète pour de nombreux assurés, particuliers, professionnels et publics. Les tarifs explosent, et certains biens ne trouvent plus de compagnies acceptant de les assurer. Dans sa campagne annuelle de questions écrites aux sociétés du CAC 40, le Forum pour l’investissement responsable (FIR) a d’ailleurs interpellé AXA, dont l’assemblée se tiendra le 24 avril, sur ce sujet. En principe, la réponse de l’entreprise figurera sur son site internet le jour même.

Aux États-Unis, un nouveau projet (Insurance Fairness Project, IFP) a tout récemment été lancé pour participer à une réforme du système d’assurance habitation dans le pays, système qui ne répond plus aux besoins de la population. En partenariat avec le groupe de réflexion Data for Progress, l’IFP a publié un sondage le 25 mars 2025 réalisé auprès de 1 203 électeurs étatsuniens potentiels sur leur perception de la crise de l’assurance. Cette enquête montre que 78 % des personnes interrogées se disent préoccupées par la hausse des primes d’assurance dans l’immobilier (40 % se déclarent même « très préoccupées ») et 66 % par l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes. Par ailleurs, 85 % des répondants estiment que les dirigeants des compagnies d’assurance sont au moins en partie responsables des hausses de tarifs, et 61 % d’entre eux pensent que le gouvernement fédéral n’est pas assez actif sur la question.

En 2023, une catastrophe climatique de 1 milliard de dollars a frappé les États-Unis tous les 13 jours, selon le National Centers for Environmental Information (NCEI). Il y a 40 ans, c’était tous les deux ou trois mois. Les assureurs augmentent leurs tarifs et se retirent de certains marchés. Entre 2023 et 2024, les Américains ont vu leurs primes grimper de 23 % en moyenne, ce qui a accentué la pression financière sur les personnes les plus vulnérables. Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a prédit que d’ici 10 à 15 ans, des régions entières seront privées de crédit immobilier. Devant cette crise systémique, les citoyens demandent aux assureurs et aux institutions d’assumer leurs responsabilités et d’apporter des solutions. C’est aussi le sens de la question posée par le FIR à AXA.