Apple poursuivie en justice pour avoir affirmé que trois de ses montres étaient neutres en carbone

Certaines entreprises renoncent aux échéances (plus ou moins lointaines) qu’elles s’étaient fixées pour atteindre la neutralité carbone. Elles prennent cette décision soit parce qu’elles avaient visé ces objectifs avec légèreté et/ou approximation, soit parce qu’elles avaient mal évalué leurs capacités pour y parvenir, soit parce qu’aujourd’hui, elles entérinent les conséquences dues aux bouleversements géopolitiques. Dans ce contexte, les sociétés qui gardent le cap peuvent faire figure de bons élèves.

Mais leurs engagements peuvent aussi être considérés comme suspects. Ainsi, le 26 février 2025, 7 acheteurs de montres (Apple Watch Series 9, Apple Watch SE et Apple Watch Ultra 2) ont engagé une action de groupe à l’encontre de la société Apple devant une cour de district de Californie. Ils affirment que la communication de la firme selon laquelle ces montres intelligentes sont carboneutres est fausse et trompeuse. Ils ajoutent qu’ils ont surpayé ces appareils du fait de ces soi-disant qualités ostensiblement affichées par l’entreprise.

De son côté, Apple indique que 75 à 81 % des réductions de rejets de CO2 de ses montres proviennent de changements apportés à son processus de fabrication : utilisation d’électricité renouvelable et de matériaux recyclés pour au moins 30 % des composants, emballages à base de fibres, changements dans la logistique afin d’éviter le transport aérien. Le reliquat des émissions est compensé grâce à l’achat de crédits carbone fondés sur la nature : un programme de protection de la forêt de Chyulu Hills (Kenya) et une initiative de reforestation en Chine (projet Guinan).

Mais la plainte souligne que ces deux projets ne démontrent pas qu’ils apportent de véritables réductions supplémentaires des émissions de carbone, de nombreuses informations fournies s’étant révélées inexactes. Verra a certifié ces deux projets, mais l’organisme a aussi suspendu l’émission de nouveaux crédits pour le projet Guinan en novembre 2024, dans l’attente des conclusions d’une enquête. Pour les plaignants, la certification d’un programme par un tiers ne dispense pas le bénéficiaire de s’assurer qu’il dispose de preuves appuyant les allégations communiquées par l’organisme de certification.