L’association new-yorkaise Transparentem a publié le 7 janvier 2025 une étude sur les chaînes d’approvisionnement en coton de 50 grandes organisations (entreprises et autres) vendant des produits textiles. Des interviews ont été menées entre juin 2022 et mars 2023 auprès de 151 ouvriers travaillant dans 90 plantations de coton et de 66 propriétaires d’exploitations. Les propriétés se situent toutes dans l’État du Madhya Pradesh (Inde). L’enquête révèle que ces fermes recourent de façon généralisée au travail des enfants et au travail illégal des adolescents, abus qui semblent endémiques dans la région. L’ONG a également relevé des signes de travail forcé comme des endettements à des taux d’intérêt prohibitifs, des conditions de travail déplorables ou l’exploitation de personnes en situation vulnérable.
Les producteurs sur lesquels l’association a enquêté fournissent trois entreprises indiennes, qui revendent ensuite leurs produits à base de coton (tissus, fil, etc.) aux 50 organisations examinées, parmi lesquelles on trouve des sociétés comme Adidas, GAP, Inditex ou Carrefour. Les trois entreprises indiennes et les groupes qu’elles fournissent ont tous fait valoir qu’ils participaient à des initiatives de promotion du coton « éthique », et la plupart ont commencé à collaborer pour mettre en place des solutions. Cela étant, la situation décrite n’est pas nouvelle et perdure depuis des décennies.
En principe, la loi indienne interdit le travail des enfants de moins de 14 ans dans la quasi-totalité des secteurs d’activité. Elle proscrit aussi tout travail jugé dangereux pour les adolescents âgés de 14 à 18 ans. Mais à cause de la pauvreté et de la tolérance des autorités, les ONG estiment que 10 millions d’enfants de 5 à 14 ans sont contraints de travailler en Inde, surtout dans le secteur agricole. La situation génère un cercle vicieux. La pauvreté et l’endettement des parents conduisent ces derniers à envoyer leurs enfants travailler. En conséquence, les enfants ne reçoivent pas d’éducation, ce qui les maintient dans la pauvreté.