La société suisse RepRisk a publié le 4 octobre 2024 son rapport spécial sur le greenwashing dans les entreprises mondiales. Du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024, elle a répertorié 1 038 communications trompeuses liées à des enjeux environnementaux dans le monde. Alors que le phénomène connaissait une croissance exponentielle depuis quelques années, il a marqué un recul de 12 % comparé à la période précédente. Mais les cas à haut risque ont augmenté de plus de 30 %. RepRisk détermine le niveau de risque sur la base de trois critères : les conséquences de l’incident (par exemple, l’ampleur des répercussions environnementales réelles par rapport aux revendications écologiques) ; l’étendue de l’impact (une personne, un groupe de personnes, un grand nombre de personnes, etc.) ; si l’incident a été causé par accident, négligence, intention, ou de manière systématique. L’entreprise note aussi que le taux de récidivistes est de 30 % en 2024 par rapport à 2022-2023.
L’étude s’appuie sur plus de 150 000 sources publiques, en particulier la presse écrite, les médias en ligne, les médias sociaux, les blogs, les organismes gouvernementaux, les régulateurs, les groupes de réflexion, les newsletters et d’autres sources en ligne.
Les cas de greenwashing sont les plus fréquents au sein de l’Union européenne, puis aux États-Unis. Mais alors qu’ils baissent sensiblement sur le Vieux Continent, leur nombre grimpe légèrement outre-Atlantique. À l’intérieur de l’Union, la France se distingue en enregistrant une augmentation des cas de greenwashing de près de 11 %. Cette hausse est en partie liée aux Jeux olympiques de Paris, qui ont attiré l’attention des militants écologistes, notamment en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre et les déplacements aériens associés à l’événement.
En 2024, le secteur du pétrole et du gaz a représenté la plus grande part des cas d’écoblanchiment, suivi par l’alimentation et les boissons, puis par les services bancaires et financiers. Le secteur pétrogazier enregistre toutefois un recul de 6 % du nombre d’incidents d’une période sur l’autre. La baisse du secteur financier, quant à elle, est de 20 %, ce qui contraste avec la hausse des cas constatée entre 2022 et 2023. Certains secteurs font l’objet d’une surveillance et de mesures réglementaires accrues, comme l’alimentation et les boissons, ou les compagnies aériennes.