La nouvelle Commission européenne propose de repousser d’un an la mise en œuvre de la directive sur la déforestation importée

Sauvages est un film d’animation du réalisateur suisse Claude Barras. L’histoire se déroule sur l’île de Bornéo, sur fond de culture d’huile de palme, d’exploitation forestière, de communautés autochtones (les Penans) qui luttent pour leurs droits, et d’un bébé orang-outan recueilli par la jeune héroïne du film. Il est sorti dans les salles le 16 octobre 2024. Il pose notamment sur la table la question de la « déforestation importée » et/ou indirecte, un enjeu central en matière de RSE, puisqu’elle constitue une part non négligeable de ce fléau mondial, tout comme de nombreux autres impact négatifs sur l’environnement ou les personnes.

Le 9 juin 2023, le Journal officiel de l’Union européenne a publié le règlement (UE) 2023/1115 du Parlement européen et du Conseil du 31 mai 2023, relatif à la mise à disposition sur le marché de l’Union et à l’exportation à partir de l’Union de certains produits de base et produits associés à la déforestation et à la dégradation des forêts. Il a pour objectif de mettre un terme à l’importation de denrées et produits issus de la déforestation sur le territoire de l’Union tels que le cacao, le café, le soja, l’huile de palme, le bois (brut et transformé), la viande bovine, le cuir et les peaux ainsi que le caoutchouc. Il a fait, avant son adoption, l’objet de nombreuses résistances et pressions « diplomatiques » de la part des pays producteurs de marchandises affectant les forêts (Indonésie, Malaisie, Brésil…) et d’acteurs industriels internes à l’UE. Le règlement devait entrer en application le 31 décembre 2024.

Mais, le 2 octobre, la Commission européenne, par la voix de sa présidente Ursula von der Leyen, a suggéré de retarder d’un an sa mise en œuvre. Cette proposition doit encore être validée par les États-membres et le Parlement. Dans cette hypothèse probable, les grandes entreprises auront jusqu’en décembre 2025, et les micro et petites entreprises, jusqu’en juin 2026 pour se mettre en conformité. Ce retard est très mal reçu par les défenseurs de l’environnement, qui soulignent que toute temporisation est malvenue, alors que la préservation des forêts est de plus en plus cruciale et urgente.