Les centrales à charbon en Asie du Sud-Est et du Sud semblent encore avoir de beaux jours devant elles

La Malaisie ne contribue aux émissions mondiales de GES qu’à hauteur de 0,8 %. Cependant, la production d’électricité à partir du charbon représente près de la moitié de ses rejets. Lors de la London Climate Action Week, qui s’est déroulée du 24 au 27 juin 2024, Datuk Seri Fadillah Yusof, le vice-Premier ministre et ministre de la Transition énergétique et de la Transformation de l’eau du pays, a annoncé que la Malaisie allait fermer la totalité de ses centrales à charbon d’ici… 2044. Mais, dans 20 ans, le volume de CO2 dégagé dans l’atmosphère par les dernières centrales en activité mettra encore un siècle pour diminuer de moitié…

Parallèlement, le groupe de réflexion sur l’énergie Ember a publié le 1er juillet 2024 une étude qui indique que la part de l’électricité produite à partir du charbon aux Philippines est passée de 59,1 % en 2022 à 61,9 % en 2023. En Indonésie, la proportion de l’électricité provenant de ce combustible a atteint un nouveau record en 2023 (61,8 %). Globalement, en Asie du Sud-Est, le taux de dépendance au charbon est passé de 31 % en 2022 à 33 % l’année dernière. En revanche, la Chine a fait quelques progrès en ramenant sa production d’électricité à partir du charbon à 60,7 % en 2023.

De son côté, l’Inde, dont la production d’électricité dépend à 75,2 % du charbon, inquiète aussi. La presse internationale a récemment révélé que le gouvernement du pays avait réclamé aux sociétés énergétiques de commander des équipements d’une valeur de 33 milliards de dollars cette année pour accélérer la croissance des capacités de production d’électricité à base de charbon. Cette mesure sans précédent fera grimper la puissance installée de 31 gigawatts dans les 5 à 6 prochaines années. Cette décision a été prise à la suite de la formation du nouveau cabinet fédéral du Premier ministre Narendra Modi début juin. L’Inde s’empresse d’augmenter son parc de centrales à charbon, car elle peine à répondre à la forte demande en électricité. En juin, le pays a connu sa plus importante pénurie d’électricité depuis 14 ans, mais aussi ses plus intenses vagues de chaleur.