Il faut bien avouer qu’il n’est pas facile de rester optimiste. Le 7 juin 2024, l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo (PRIO) a publié son rapport Conflict trends: a global overview, 1946-2023. Il a identifié, en 2023, 59 conflits dans lesquels interviennent des forces régulières dans 34 pays, et 75 autres faisant participer des groupes armés non réguliers. Il précise que le nombre total de décès liés aux conflits a atteint son plus haut niveau depuis 30 ans. Associée à d’autres facteurs (exploitation des ressources, crise climatique, persécutions…), cette situation dramatique contribue à porter à un niveau sans précédent le nombre de personnes déplacées de force dans le monde. L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estime qu’elles étaient plus de 117 millions en 2023. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a quant à elle évalué à 281 millions le nombre de migrants internationaux dans le monde en 2020. Une très grande part de ces personnes se retrouvent dans des conditions très précaires et sont la proie de prédateurs de tous bords qui gangrènent des chaînes d’approvisionnement mal contrôlées, y compris dans le secteur du luxe, comme le montre cette lettre. Cela maintient les rémunérations de nombreux travailleurs à des niveaux très bas, très en deçà de la décence. Des cadres réglementaires émergent. Ils sont très utiles, mais incomplets et lents à se mettre en place. Les entreprises doivent donc consolider urgemment leurs engagements, accélérer l’instauration de leurs dispositifs, intensifier les vérifications internes et externes, renforcer leur transparence…