Devant la prolifération des plastiques libérés dans la nature, sur terre et dans les océans, la Fondation Ellen MacArthur a lancé le Plastics Pact Network. Aux États-Unis, en 2020, le pacte a fixé pour ses membres une feuille de route avec plusieurs objectifs à l’horizon 2025 : éliminer les matériaux problématiques, tels que la vaisselle en plastique à usage unique et les PFAS ; rendre utilisable, recyclable ou compostable la totalité des emballages sur le marché étatsunien ; atteindre un taux de recyclage du plastique de 50 % ; intégrer des matériaux d’origine biologique recyclés ou issus de sources responsables dans 30 % des emballages.
Mais, le 13 juin 2024, à un peu plus d’un an de l’échéance, force est de constater que les promesses ne seront pas tenues. Aussi le pacte a-t-il fixé une nouvelle feuille de route moins exigeante, et surtout, il a repoussé l’échéance à 2030 pour le premier objectif et les a supprimées pour les autres. Pour ces derniers, la plupart des étapes fondamentales pour y parvenir sont néanmoins accompagnées d’échéances qui ne dépassent pas 2030.
Le pacte, qui représente environ 80 entreprises, dont les Françaises Danone North America, L’Oréal USA, Lactalis US Yogurt, mais aussi d’autres grandes marques comme Coca-Cola, Nestlé ou Unilever, rejette la faute sur le manque d’infrastructures, et notamment sur les pouvoirs publics. Les États-Unis restent le plus grand marché sans législation imposant une responsabilité élargie aux producteurs et les obligeant à se préoccuper des déchets créés par leurs emballages. En principe, les sociétés qui visent une réelle responsabilité doivent être en mesure de s’affranchir de l’implication des politiques publiques. Si l’échec du pacte n’est pas une surprise, et s’il n’est pas étonnant que la plupart des entreprises n’étaient pas sur la bonne voie pour atteindre leurs objectifs, certaines pensent cependant y parvenir.