Cohérence et cohésion

La rémunération (36,5 millions d’euros pour 2023) de Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis, crée une nouvelle fois la polémique. En réponse aux critiques, il a précisé que sa rémunération était contractuelle et qu’elle était en grande partie due à la performance de son entreprise. Mais au-delà de ces arguments juridiques et économiques, le sujet touche la responsabilité, l’équité, la cohésion du groupe, voire de la société tout entière. Plus généralement, la communauté attend désormais que la performance économique bénéficie au plus grand nombre. Pour beaucoup, il n’est pas acceptable, par exemple, que les niveaux records atteints par le gaspillage alimentaire côtoient la malnutrition dont souffrent des centaines de millions d’individus et la pauvreté d’énormément de paysans à travers le monde, ou que le groupe Giorgio Armani laisse prospérer des situations d’esclavage dans sa chaîne d’approvisionnement. Par conséquent, la pression sur les entreprises s’accroît pour que ces dernières accélèrent les processus visant à mieux répartir la valeur créée, et qu’elles respectent les personnes et les biens publics mondiaux (comme le climat).