L’IA va-t-elle permettre de mieux lutter contre le changement climatique ou l’aggraver ?

On entend fréquemment dire que l’intelligence artificielle pourrait significativement contribuer à résoudre la crise climatique. Son apport pourrait permettre de mieux suivre la déforestation et les événements météorologiques extrêmes, d’identifier les fuites de GES, de mieux prévoir les sécheresses en Afrique, etc. À ce sujet, Google a publié en novembre 2023 un rapport qui affirme que l’IA pourrait réduire les émissions mondiales de GES de 5 à 10 % d’ici 2030.

Mais, le 7 mars 2024, plusieurs associations ont révélé une autre étude intitulée The AI threats to climate change, qui déclare que cette technologie va stimuler la consommation d’énergie des centres de données et accélérer la prolifération de contrevérités sur la science du climat. Le rapide développement de l’IA devrait entraîner le doublement des centres de données, ce qui provoquera une augmentation de 80 % des rejets de gaz à effet de serre, et ce, même si des mesures sont prises pour améliorer l’efficacité énergétique de ces installations.

D’ici 2027, l’utilisation de l’IA pourrait ainsi consommer autant d’électricité dans les centres de données qu’un pays comme les Pays-Bas, selon une étude réalisée par le chercheur Alex de Vries de Digiconomist et publiée en octobre 2023 dans la revue Joule. Cela représente environ 0,5 % de la consommation électrique mondiale. Une grande partie de cette demande énergétique supplémentaire résulte de la complexité des opérations d’IA. La génération de requêtes d’IA pourrait en effet nécessiter jusqu’à 10 fois la puissance de calcul d’une recherche en ligne classique.