En Belgique, des associations saisissent la justice pour la troisième fois afin d’empêcher la construction de la plus grande usine de plastique d’Europe

Ineos est un groupe britannique spécialisé dans la chimie. Son chiffre d’affaires annuel est de l’ordre de 20 milliards d’euros. Le 22 février 2024, l’association britannique ClientEarth a annoncé qu’elle avait assigné l’entreprise, aux côtés de 14 autres ONG, pour bloquer la construction de son projet d’usine de plastique (Project One) dans le port d’Anvers. Si ce projet aboutissait, il donnerait naissance à la plus grande usine de plastique d’Europe. Ce recours est le prolongement d’une suite d’actions juridiques engagées depuis quatre ans.

En 2020, Ineos prévoyait de défricher une forêt pour construire son usine à proximité d’un site naturel protégé. Avec 13 ONG, ClientEarth a alors saisi la justice, qui a reconnu que les autorités n’avaient pas correctement examiné les impacts environnementaux du projet. En 2021, l’entreprise a donc abandonné son plan initial en évoquant un marché difficile et une demande de propylène en chute libre. Le groupe a réduit l’ampleur de son projet et a déposé une autre demande de permis, qu’il a obtenu. Les associations ont engagé un nouveau recours. En juillet 2023, le tribunal a statué que la nouvelle mouture proposée par Ineos était illégale et a annulé l’autorisation.

Une fois de plus, l’entreprise a fait une nouvelle demande, que les associations ont donc contestée en février dernier. Elles affirment que l’approbation du projet par les autorités flamandes est illégale au regard des droits européen et national, car elles n’ont pas exigé au préalable une évaluation complète de ses impacts, que ce soit sur la santé des populations, sur la nature ou le climat, à proximité des installations prévues et tout au long de la chaîne de valeur.