Le 9 janvier 2023, trois associations ont indiqué qu’elles avaient assigné Danone en justice pour non-respect de la loi française sur le devoir de vigilance, notamment à propos de sa politique sur les plastiques. En février 2020, l’entreprise, de même que 9 autres sociétés, avait déjà été assignée devant la Cour supérieure de l’État de Californie par l’organisation Earth Island Institute pour avoir pollué les cours d’eau, les côtes et les océans avec des millions de tonnes d’emballages en plastique.
Le 7 novembre dernier, le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) et ses organisations de 13 pays, dont l’organisation française CLCV, ont indiqué avoir signalé aux autorités européennes que les grandes marques (Coca-Cola, Danone, Nestlé) diffusaient des allégations commerciales trompeuses sur la recyclabilité de leurs bouteilles d’eau. Elles ont déposé une plainte auprès de la Commission européenne et du réseau des autorités de protection des consommateurs (CPC), leur réclamant d’ouvrir une enquête. La plainte était accompagnée d’une étude réalisée en partenariat avec les organisations ClientEarth et ECOS.
Pour le BEUC, les termes utilisés par les marques sont trop vagues, inexacts ou insuffisamment justifiés. Les entreprises emploient notamment le terme « 100 % recyclable », qui dépend en réalité de nombreux facteurs. D’après une étude de 2022, au sein de l’Union européenne, le taux de recyclage des bouteilles en PET aurait seulement 30 % de chances de servir à fabriquer une nouvelle bouteille. Les marques emploient aussi l’expression « 100 % recyclé ». Cela laisse à penser que la bouteille est entièrement fabriquée à partir de matériaux recyclés. Or, la législation européenne interdit de fabriquer des bouchons à partir de matériaux recyclés. De plus, les étiquettes sont rarement produites à partir de fibres recyclées. Enfin, elles se servent de « visuels verts », qui véhiculent l’idée fausse que le plastique est respectueux de l’environnement.