TikTok est le réseau social en vogue. Lancé hors de Chine en 2017, il compterait aujourd’hui près de 1,7 milliard d’utilisateurs dans le monde (en augmentation de quelque 300 millions par rapport à 2022), dont 1,1 milliard d’utilisateurs actifs mensuels. Mais l’application essuie de nombreuses critiques, en particulier en ce qui concerne la protection des données des jeunes, qui en sont les principaux utilisateurs.
Accessoirement, et même s’il convient de prendre prudemment ces données, avec une utilisation quotidienne moyenne de l’application d’une heure et demie, et un rejet de près de 5 grammes d’équivalent CO2 par minute, le réseau social est aussi l’un des plus émissifs en matière de GES.
Le 15 septembre 2023, la Data Protection Commission (DPC), l’autorité irlandaise de protection des données personnelles, a infligé une amende de 345 millions d’euros à TikTok pour avoir enfreint 8 articles du Règlement général sur la protection des données (RGPD) entre juillet et décembre 2020. Il est notamment reproché à l’application de mettre en public par défaut les comptes des jeunes de 13 ans, de permettre sans vérification préalable à une personne se prétendant responsable légal d’un enfant de s’appairer avec le compte de ce dernier, ou d’inciter des mineurs à choisir des options plus intrusives.
Le 18 septembre, la presse française a dévoilé que les parents d’une jeune fille de 15 ans qui s’est suicidée en septembre 2021 ont porté plainte contre TikTok le 8 septembre pour « provocation au suicide », « non-assistance à personne en péril » et « propagande ou publicité des moyens de se donner la mort ». Quelques semaines avant de mettre fin à ses jours, l’adolescente avait publié sur le réseau une vidéo pour faire part de son ras-le-bol d’être harcelée à cause de son poids. Les algorithmes ont immédiatement généré sur son compte un afflux de vidéos sur le même thème. Selon l’avocate de la famille, maître Laure Boutron-Marmion, cette arrivée massive de contenus ne pouvait que conduire à être encore plus mal.