La revue Nature Sustainability a publié le 10 avril 2023 une étude réalisée par des chercheurs d’universités suédoises, néerlandaises et anglaises. Celle-ci affirme que les piscines, l’arrosage des jardins et le nettoyage des voitures des personnes les plus riches interviennent dans le déclenchement des crises de l’eau dans les villes autant que le changement climatique ou la croissance démographique.
Les chercheurs ont développé un modèle qui mesure la consommation d’eau dans une ville tout en tenant compte des différents niveaux de revenus de sa population. Au Cap, ils ont mis en évidence que la part de la population la plus riche (14 % de la population totale) utilisait 51 % de l’eau. À l’inverse, la part la plus pauvre (62 %) n’en utilisait que 27 %. Le modèle a montré que les modifications apportées par les plus riches dans leur utilisation de l’eau avaient un impact plus important sur la disponibilité de la ressource hydrique que les variations de population ou les sécheresses liées à la crise climatique. Les chercheurs ont aussi mis en évidence que l’utilisation accrue des forages privés en période de pénurie par les citoyens les plus riches épuisait considérablement les ressources souterraines.
Pour eux, le fait de ne pas tenir compte des inégalités sociales en période de crise hydrique conduit souvent à des solutions technocratiques qui reproduisent des modèles d’utilisation de l’eau à la fois inégaux et non durables, et qui contribuent grandement à la crise de l’eau.