Le 13 octobre 2020, plusieurs organisations avaient assigné EDF en justice au titre de la loi française sur le devoir de vigilance à propos d’un parc éolien que l’électricien envisageait de construire au Mexique. Les plaignants réclamaient au groupe de suspendre son mégaprojet Gunaa Sicarú de 115 éoliennes d’une capacité totale de 300 MW qu’il avait prévu de développer sur les terres de la population autochtone mexicaine d’Unión Hidalgo, et ce, jusqu’à ce que des mesures pour protéger les droits des communautés soient prises de manière effective. Le 1er décembre 2021, les juges ont reconnu la compétence du tribunal judiciaire, mais ont rejeté la demande de mesures conservatoires des requérants en raison d’une formalité procédurale qu’ils contestent.
Unión Hidalgo a poursuivi son action avec le soutien juridique de l’organisation de défense et de promotion des droits économiques, sociaux et culturels mexicaine ProDESC. Cela a eu pour effet de retarder le démarrage du projet après janvier 2022, date limite fixée dans le contrat de fourniture d’électricité signé entre EDF et la Comisión Federal de Electricidad (CFE). Cette dernière a finalement choisi d’annuler le contrat qu’elle avait signé avec la filiale d’EDF dans le cadre de ce mégaprojet. La décision a été notifiée le 1er juin 2022 par le secrétariat à l’Énergie (SENER) au deuxième juge de district de San Bartolo Coyotepec.
La communauté d’Unión Hidalgo avait détecté qu’EDF avait signé des contrats et des accords, développé des processus d’information et de communication parallèles, et avait contribué à la rupture du tissu social à Unión Hidalgo, ce qui avait affecté le caractère préalable, libre et éclairé de la consultation menée par les autorités mexicaines quant à ce projet. Elle fait de l’annulation de Gunaa Sicarú une étape importante dans la défense du droit à la terre, au territoire et aux biens naturels des communautés autochtones, et pour la responsabilisation des entreprises au Mexique et en Amérique latine.