Le 3 novembre 2020, le journal Le Monde confirmait la fin des négociations entre les groupes Engie et NextDecade Corp sur l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) américain (IE n° 332). Le contrat, d’une valeur de 6,9 milliards de dollars, devait s’étaler sur une période de vingt ans. Le gaz devait provenir du futur terminal de GNL de Rio Grande LNG (Texas) alimenté par le gaz de schiste récolté dans le Bassin permien. Mais l’agression de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. En quelques jours, le cours de Bourse du titre Engie a perdu 30 % de sa valeur. L’entreprise française cherche donc à diversifier ses approvisionnements gaziers hors de la Russie, qui en représente tout de même 20 %.
Le 2 mai 2022, NextDecade a annoncé dans un communiqué que les deux entités avaient signé un contrat d’approvisionnement de gaz naturel liquéfié (GNL) sur quinze ans. À partir de 2026, Engie achètera donc 1,75 million de tonnes de GNL par an en provenance du terminal Rio Grande. L’empreinte climatique du gaz de schiste est considérée comme catastrophique, notamment à cause des émissions fugitives de méthane. De son côté, NextDecade affirme qu’elle réduira les rejets de CO2 de son terminal de plus de 90 % grâce à la capture et au stockage du carbone. Mais la technologie est contestée, et il n’est pas sûr que l’argument convainque les associations écologistes. Ces dernières pourraient alors reprendre leurs campagnes d’interpellation à l’égard d’Engie.