Un millier d’entreprises réclament que la loi britannique oblige les chefs d’entreprise à prendre en compte les intérêts de toutes les parties prenantes

Le 10 mai 2022, si sa santé le lui permet, la reine Élisabeth II prononcera son discours de politique générale à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle session parlementaire. Dans cette perspective, une coalition de plus de mille firmes britanniques a demandé au gouvernement d’inclure le Better Business Act dans son discours. Il s’agit d’une initiative qui appelle à un amendement de l’article 172 de la loi britannique sur les sociétés. Actuellement, cet article place les administrateurs des sociétés dans l’obligation de faire bénéficier les actionnaires (« members ») de la performance de l’entreprise.

La campagne demande que l’alinéa portant sur « l’impact des opérations de l’entreprise sur la communauté et l’environnement » soit réécrit. Plus précisément, elle réclame que la loi donne aux administrateurs les compétences pour évaluer et répondre aux intérêts de toutes les parties prenantes, et pas uniquement ceux des seuls actionnaires, en mettant les considérations environnementales et sociales au cœur de l’entreprise. Cette modification devrait ainsi garantir que les firmes alignent leurs impacts sociaux et environnementaux sur les besoins des parties prenantes. Pour les promoteurs du projet, il s’agit de faire en sorte que, pour tous les chefs d’entreprise britanniques, il soit parfaitement clair qu’ils doivent trouver un équilibre approprié entre leurs responsabilités à l’égard des personnes, du profit et de la planète.

La campagne suggère aux citoyens britanniques d’interpeller leurs députés pour qu’ils relaient cette requête. Cet appel fait suite au scandale qui a vu, le 17 mars dernier, environ huit cents marins de la société P&O Ferries être licenciés sans préavis et remplacés par un équipage externalisé payé en moyenne 5,5 livres de l’heure (6,54 euros).