Lors de son emprise sur une partie de l’Irak et de la Syrie au cours des années 2010, Daech a persécuté de nombreuses communautés, parmi lesquelles les yézidis (tortures, exécutions de masse…). Un grand nombre de femmes de ce groupe ont été capturées, violées et vendues comme esclaves. Les principaux médias sociaux (WhatsApp, Facebook, Twitter et YouTube) ont été utilisés pour vendre ces femmes, de même que des fillettes. Aujourd’hui, des défenseurs de la cause yézidie accusent ces réseaux de ne pas être parvenus à éradiquer les discours de haine contre cette communauté et d’avoir facilité le trafic de femmes et de filles yézidies par les djihadistes. Ils dénoncent les faiblesses des dispositifs de modération des contenus. Des avocats pro bono ont réalisé un document juridique de cent vingt pages qui décrit une douzaine d’exemples de trafics en ligne. Il a été diffusé auprès de plusieurs gouvernements, à qui les avocats réclament de mener une enquête, car ils pensent que ces plates-formes ont contribué au « génocide ». Ils espèrent que ces recherches permettront de déclencher des procédures pénales et civiles. Les actions visant à demander des comptes aux plates-formes pour leur inaction quant à la propagation de la haine sur leurs réseaux se multiplient, en témoignent des cas récents à l’égard de Facebook.