La ville de New York a adopté le 15 décembre 2021 une loi interdisant les raccordements au gaz naturel pour le chauffage, l’eau chaude et la cuisine dans les nouveaux bâtiments au profit de l’électricité ou d’autres sources d’énergie plus respectueuses de l’environnement. La loi entrera en vigueur en décembre 2023 pour les immeubles de moins de sept étages, et en 2027 pour les immeubles d’une hauteur supérieure. La loi ne s’applique pas aux hôpitaux, aux cuisines commerciales et aux laveries automatiques. Les personnes qui ont actuellement recours au gaz naturel dans leur résidence ne seront pas affectées. Même si les nouveaux bâtiments utiliseront encore de l’électricité produite en partie à partir de combustibles fossiles, cette décision devrait éliminer de l’atmosphère environ 2,1 millions de tonnes de dioxyde de carbone d’ici 2040.
Parallèlement, une étude du Rocky Mountain Institute (RMI) datée du 16 décembre montre qu’aux États-Unis, la volatilité des prix du gaz naturel ainsi que la baisse continue du prix des énergies renouvelables et des technologies de stockage menacent la viabilité de presque tous les nouveaux programmes gaziers. Pendant les deux dernières années, plus de 50 % des projets de centrales à gaz qui devaient être mises en service ont été annulés avant même le début de leur construction. Pourtant, alors que les perspectives économiques s’assombrissent pour ce type de projet, plus de cinquante milliards de dollars devraient être investis dans de futures centrales à gaz au cours de la prochaine décennie. L’étude du RMI détaille comment au moins 80 % de ces projets pourraient être évités de manière rentable en les remplaçant par des énergies propres.
Une autre étude, publiée le 21 décembre par l’Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA), affirme que les deux tiers des projets de terminaux de GNL et de centrales électriques au gaz naturel prévus dans sept économies asiatiques émergentes ne seront probablement pas menés à bien. Les raisons en sont multiples : réglementations inadaptées, problèmes de coûts, de volatilité des prix et de financement, faiblesse des infrastructures, concurrence des énergies renouvelables, etc. Les pays analysés sont : le Bangladesh, le Cambodge, le Myanmar, le Pakistan, les Philippines, la Thaïlande et le Viêt Nam. Pour ces sept pays, ce sont donc environ 70 % des 122,8 gigawatts de capacité des centrales électriques et 60 % des 139,1 millions de tonnes de capacité d’importation annuelle de GNL prévus qui pourraient ne jamais voir le jour. Ces installations représentent plus de quatre-vingt-huit milliards de dollars d’investissements. Cette manne pourrait pourtant profiter au développement des énergies renouvelables et accentuer, du même coup, la baisse du prix de l’énergie dans ces pays.