En vingt ans, la capacité mondiale de l’énergie éolienne a considérablement augmenté. D’après les chiffres du Global Wind Energy Council (GWEC), elle est passée de 17,4 gigawatts installés dans le monde en 2000 à 733 gigawatts en 2020. Le nombre de turbines en activité a également enregistré une très forte progression, bien que moindre du fait de la croissance de leur puissance unitaire. Rien que dans l’Union européenne (deuxième producteur mondial d’énergie éolienne derrière la Chine), on estime à plus de 140 000 le nombre de turbines actuellement en service. Mais les premières vagues d’éoliennes arrivent aujourd’hui en fin de vie. L’association professionnelle WindEurope prévoit qu’au sein de l’Union, le volume de pales d’éolienne devant être détruites sera multiplié par plus de cinq d’ici 2030, pour atteindre alors 52 000 tonnes.
Pour l’heure, la mise en décharge est la solution la moins chère. Mais, bien que les pales ne soient pas particulièrement toxiques, cette démarche, si elle est mal gérée, peut avoir des conséquences dangereuses pour l’environnement, comme la pollution des terres ou des eaux de surface ou souterraines. Actuellement, seulement quatre pays européens – Autriche, Allemagne, Pays-Bas et Finlande – ont interdit la mise en décharge de matériaux composites, ce que sont les pales d’éoliennes. Le 7 septembre, le fabricant de turbines Siemens Gamesa a annoncé avoir commencé à produire les premières pales d’éoliennes offshore recyclables à des fins commerciales. Pour la fabrication de ses lames, l’entreprise a recours à une résine dont la structure chimique permet, en fin de vie, de séparer les différents matériaux qui peuvent ainsi être réemployés. Cependant, le recyclage des pales reste encore un défi en raison de la faible valeur des produits pour lesquels les matières recyclées peuvent être utilisées (rétroviseurs de voiture, panneaux isolants, gouttières…) et de la quantité relativement basse de déchets générés qui ne stimule pas les marchés du recyclage.