Le 20 avril 2021, plus de 140 responsables d’importantes organisations de promotion de la « justice raciale » présentes aux États-Unis et leurs alliés ont publié une lettre ouverte dans le Financial Times pour appeler les plus grands gestionnaires d’actifs à respecter leurs engagements en matière d’équité et de justice raciale. Les signataires de la lettre ont prévu d’analyser les votes des gérants de fonds durant la saison 2021 des assemblées générales pour s’assurer qu’ils honorent leurs promesses. Majority Action, une organisation à but non lucratif de défense des droits des actionnaires, et le syndicat étatsunien Service Employees International Union (SEIU) ont parrainé la lettre et ont publié plus de 50 recommandations de vote dans un guide structuré autour de quatre thèmes : responsabilité des dirigeants en matière de dépenses à caractère politique, transparence des politiques de lobbying, audit de l’équité raciale et diversité des conseils.
Les organisations estiment que « les grands gestionnaires d’actifs ont l’opportunité de définir une norme pour que les entreprises aillent au-delà de leurs déclarations ». Mais elles notent également qu’un rapport, publié en 2020 par Majority Action et le SEIU, avait révélé que de nombreuses entreprises n’avaient pas tenu les promesses qu’elles avaient faites à la suite de la résurgence du mouvement « Black Lives Matter » l’été dernier. Le rapport avait aussi signalé qu’en 2020, les géants de la gestion d’actifs, tels que BlackRock et Vanguard, avaient soutenu les administrateurs de plus de 90 % des entreprises du S&P 500 dont les conseils d’administration ne comptaient aucun membre « ethniquement diversifiés » ou qui n’avaient pas d’administrateur noir. La lettre appelle donc les grands gestionnaires d’actifs à s’opposer aux conseils entièrement composés d’administrateurs blancs ou à ceux qui ne comportent qu’un seul membre issu des minorités, et à appuyer les demandes des actionnaires réclamant des audits d’équité raciale dans des entreprises appartenant à des secteurs critiques comme la finance, la santé et le commerce de détail.