Les rejets des véhicules terrestres lourds représenteraient environ 5 % du total des rejets de GES de l’Union européenne. Aussi, en juin 2016, des entreprises utilisant beaucoup le fret routier ont demandé à la Commission européenne d’instaurer des normes imposant une réduction des émissions de GES des poids lourds (IE n° 238). Trois ans plus tard, le Parlement européen a approuvé un nouveau règlement prévoyant une diminution de l’intensité carbone des camions neufs de 30 % en 2030 par rapport à 2019. Cette fois, ce sont les principaux constructeurs européens de camions qui s’engagent. Le 15 décembre, une alliance constituée de Daimler, Scania, Man, Volvo, Daf, Iveco et Ford a décidé de stopper la vente de véhicules émettant des GES d’ici 2040, soit une décennie plus tôt que prévu. Le fret routier est l’un des domaines les plus difficiles à décarboner. En effet, il est fortement dépendant du diesel en raison des difficultés liées au rechargement des véhicules de transport long-courrier. L’industrie se concentrera sur l’hydrogène (pour les gros-porteurs), le développement de technologies dans le domaine des batteries et les carburants propres, et dépensera entre 50 et 100 milliards d’euros. Les signataires de l’accord appellent aussi à un large investissement dans les réseaux énergétiques pour faire face aux brusques demandes des chargeurs rapides et dans les infrastructures de ravitaillement en carburant. Ils réclament également une taxe carbone plus élevée dans l’Union afin de décourager les investissements dans la technologie des combustibles fossiles.