L’équipementier aéronautique et motoriste français Safran a été durement affecté par la crise sanitaire. Sur les plans économique et financier, le groupe semble toutefois résister. Mais dans ce contexte, il a récemment conclu un accord avec les organisations syndicales en vue de réduire ses effectifs en France tout en évitant les licenciements grâce aux départs anticipés à la retraite et au chômage partiel. En revanche, en dehors de l’Hexagone, le groupe a déjà procédé à la suppression de 10 000 postes, notamment, au Royaume-Uni, au Mexique et aux États-Unis. Cependant, c’est un problème d’une autre nature qui est en train de prendre de l’ampleur dans le Mississippi. Dans une usine Safran située dans cet État, 130 femmes n’ont perçu aucune augmentation de salaire depuis 2018, ont dû travailler pendant toute la durée de la pandémie et n’ont droit à aucun jour de congé pour maladie. Depuis le mois de septembre, le syndicat Workers United négocie un nouvel accord avec la direction de Safran. Mais les négociations ont achoppé sur le refus catégorique de la direction d’envisager des augmentations de salaire pour les trois années à venir. De plus, l’entreprise a évoqué la possibilité de prétexter n’importe quel motif pour licencier ou réembaucher des salariés. La fédération internationale IndustriALL Global Union s’est saisie du dossier et a écrit au directeur groupe des ressources humaines de Safran, Stéphane Dubois, pour lui demander d’intervenir afin que le dialogue reprenne avec Workers United et que la direction s’engage dans de véritables négociations. Pour appuyer sa demande, elle rappelle l’accord-cadre mondial qu’elle a conclu en 2017 avec la direction du groupe et qui comprend, notamment, un paragraphe sur la liberté syndicale et le droit de négociation collective.