Porté par le vieillissement de la population, le secteur de la prise en charge de la dépendance – comme les Ehpad en France – a connu ces dernières années une croissance exceptionnelle dans les pays occidentaux. Mais la crise sanitaire a mis en évidence l’absence de préparation et d’anticipation de nombreux secteurs d’activité face aux chocs sociaux et économiques résultant d’événements soudains et de grande envergure, ainsi que la forte exposition des populations les plus vulnérables face à ces faits. Le secteur de la santé n’échappe pas à ce constat. Le 20 octobre, Christy Hoffman, la secrétaire générale de la fédération syndicale internationale UNI Global Union, a écrit à Larry Fink, le président du géant américain de la gestion d’actifs BlackRock, pour lui demander d’user de son influence d’actionnaire pour encourager les maisons de retraite à passer d’un modèle fondé sur la réduction des coûts à un modèle qui investit dans ses effectifs et son succès à long terme. À ce titre, la fédération s’étonne de la faible prise en compte des droits sociaux fondamentaux (parmi lesquels la liberté syndicale) dans la politique d’engagement de BlackRock. Dans une déclaration parallèle, UNI Global Union fait référence à une récente étude menée à New York. Cette étude montre que les centres de soins pourvus de section syndicale ont eu un taux de mortalité dû à la COVID-19 de 3 %, contre 4,3 % pour les établissements sans syndicat. La fédération avance plusieurs raisons à cela, notamment que les centres de soins de longue durée avec du personnel syndiqué ont tendance à avoir des salariés mieux formés et mieux rémunérés. Les syndicats exigent également un meilleur accès aux équipements de protection et des protocoles de prévention des infections plus stricts. Cela se traduit par une meilleure qualité des soins pour les résidents, un meilleur environnement de travail qui réduit l’épuisement professionnel, stabilise la main-d’œuvre et, à long terme, économise de l’argent.