Le 14 octobre, le Conseil fédéral helvétique a prononcé l’interdiction d’exportation de cinq pesticides interdits de commercialisation en Suisse et dans l’Union européenne : l’atrazine, le diafenthiuron, le méthidathion, le paraquat et le profénofos. Cette décision a été saluée par l’association suisse Public Eye. Mais l’ONG ajoute que la Suisse doit aller plus loin. Elle devrait interdire l’exportation de tous les pesticides proscrits sur son sol pour des raisons de protection de l’environnement ou de la santé et prendre des mesures pour réglementer les activités des entreprises suisses même lorsqu’elles se déroulent à l’étranger. Ce nouveau pas en avant pourrait d’ailleurs se concrétiser le 29 novembre prochain lorsque les Suisses auront à choisir entre l’initiative populaire baptisée « Entreprises responsables – pour protéger l’être humain et l’environnement » et le contre-projet adopté par les deux chambres (IE n° 325). En septembre, Public Eye avait publié un rapport dans lequel elle montrait qu’en 2018, plus de 81 000 tonnes de pesticides (41 produits) dont l’utilisation était interdite sur le territoire de l’Union européenne y avaient été produits et exportés vers quatre-vingt-cinq pays (IE n° 328). Par ailleurs, le 14 octobre, la Commission européenne a adopté la stratégie de l’Union européenne pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques. Cette stratégie précise notamment que l’Union doit encourager « une approche cohérente visant à ce que les substances dangereuses interdites dans l’Union ne soient pas produites à des fins d’exportation ».