Cela fait des années que des déclarations émanant des pays producteurs et des sociétés impliquées dans la production ou l’utilisation du cacao annoncent des initiatives pour améliorer les conditions de travail, et en particulier celles des enfants, dans la culture de cette denrée. En 2001, le protocole Harkin-Engel – un engagement volontaire signé par d’importants acteurs de l’industrie du cacao et du chocolat – a vu le jour. Il visait à éliminer les pires formes de travail des enfants et le travail forcé dans la culture et la transformation des fèves de cacao. En 2010, les parties prenantes se sont engagées à prendre des mesures pour diminuer de 70 % le travail des enfants et les formes les plus épouvantables de travail des enfants dans la production de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana d’ici à 2020. Le Ghana et la Côte d’Ivoire produisent 60 % du cacao mondial.
Le Bureau of International Labour Affairs (ILAB) du département américain du Travail a chargé le centre de recherche NORC de l’université de Chicago d’effectuer une enquête dans ces deux pays durant la saison de récolte du cacao 2018-2019 et de faire le point. Le NORC a publié ses conclusions le 19 octobre. Les données ne sont pas satisfaisantes : plus de 1,48 million d’enfants seraient encore engagés dans des travaux dangereux au Ghana et en Côte d’Ivoire, et le taux de prévalence des ménages agricoles des régions productrices de cacao de Côte d’Ivoire et du Ghana touchés par des conditions de travail dangereuses pour les enfants serait passé de 30 % en 2008-2009 à 43 % en 2018-2019. Pour les ONG spécialisées, de nombreux facteurs expliquent l’utilisation du travail des enfants dans ce secteur. Toutefois, la pauvreté et les discriminations demeurent des contraintes redoutables poussant les enfants vers le marché du travail et les environnements dangereux. Les associations appellent une nouvelle fois les parties concernées à coordonner leurs efforts pour obtenir des résultats tangibles.