De plus en plus de voix prétendent qu’il sera impossible de maintenir l’augmentation de la température moyenne de la terre au-dessous de 2 °C – a fortiori de 1,5 °C – sans capter et stocker (quelque part) le carbone. Surtout si la transition énergétique ne s’accélère pas davantage… Les technologies liées à ce captage et à ce stockage sont désormais un dispositif majeur pour les entreprises, de plus en plus nombreuses, qui se fixent un objectif de neutralité carbone. Mais le scepticisme et l’opposition vis-à-vis de ces techniques augmentent aussi. Dans une étude récente, la revue scientifique Nature Climate Change va plus loin en prédisant que le prix des cultures vivrières pourrait être multiplié par plus de cinq dans certaines régions du monde si ces technologies étaient développées à grande échelle. Certaines d’entre elles, comme la bioénergie avec captage et stockage du dioxyde de carbone (BECSC, processus consistant à produire de l’énergie, puis à capter et stocker le carbone), nécessiteront d’énormes quantités de terres, de fait soustraites à l’agriculture. D’autres, comme la capture directe du dioxyde de carbone de l’air, exigeront des quantités considérables d’énergie et d’eau.