Le 5 août, le chef Aritana Yawalapiti, l’un des dirigeants autochtones les plus influents du Brésil, est décédé à l’âge de soixante et onze ans des suites de la Covid-19. Depuis plusieurs mois, les ONG alertent l’opinion sur les dangers de la pandémie pour les communautés autochtones. Ces populations habitent souvent dans des régions reculées de l’Amazonie, avec un accès limité aux soins. Elles mènent en outre une vie communautaire dans de vastes logements, ce qui rend la distanciation physique impossible, et sont menacées par l’intrusion des exploitants forestiers, des éleveurs et des agriculteurs sur leur territoire. Selon l’APIB (Articulação dos Povos Indígenas do Brasil), le principal collectif de mouvements indigènes au Brésil, 631 personnes sont déjà décédées de la Covid-19 et 22 325 cas ont été confirmés parmi les 850 000 indigènes que compterait le Brésil.
Le jour même du décès d’Aritana Yawalapiti, la Cour suprême du Brésil, faisant suite à une plainte de l’APIB, a déclaré que le gouvernement devait prendre des mesures pour arrêter la propagation du virus dans les communautés autochtones. Le tribunal a ainsi accordé trente jours au gouvernement pour élaborer un plan visant à réduire la menace de la Covid-19 pour les peuples autochtones. Les mesures devront inclure des barrières sanitaires pour empêcher les personnes étrangères d’entrer sur les terres tribales protégées. Mais la Cour n’a pas ordonné l’expulsion immédiate des bûcherons et des mineurs illégaux qui propagent le virus.