La montée des jeunes au créneau pour « réclamer » un monde nouveau n’est pas un épiphénomène sans lendemain. Même s’il a surtout été visible sur la question climatique, le mouvement concerne de nombreux domaines. Les Gen Z (les personnes nées après 1995) bousculent déjà les modes de consommation. Ainsi, dans une étude récente, l’entreprise californienne ThreedUP – qui se considère comme la plus grande société de vente en ligne d’articles d’occasion dans le domaine de l’habillement – indique que 37 % des Américains de la génération Z affirment qu’ils achètent des vêtements, des chaussures et des accessoires d’occasion (le marché américain devrait atteindre 51 milliards de dollars en 2023 contre 24 milliards de dollars en 2018). Les campus des universités les plus prestigieuses (Polytechnique, Stanford…) voient émerger des mouvements de contestation vis-à-vis d’entreprises qui étaient, il y a peu, parmi les plus attractives, comme Total (IE n° 315) ou les sociétés de la Tech. Dans un article du 11 janvier 2020, le New York Times décrit ainsi la défiance des étudiants d’universités comme Berkeley, Brown, Yale ou Stanford à l’égard des entreprises technologiques. Cet esprit critique peut néanmoins être également utilisé de manière positive par les entreprises. C’est du moins ce que pense Herbert Diess, le directeur général de Volkswagen. Dans un article du 25 février, le Financial Times indique que le patron de l’entreprise allemande a décidé d’embaucher un ou une jeune responsable de campagne interne pour contester de manière « agressive » les politiques environnementales de l’entreprise qui, à ses yeux, progresse trop lentement dans la course au déploiement des véhicules électriques. La nouvelle recrue sera directement rattachée à Herbert Diess et bénéficiera d’un accès direct à d’autres hauts responsables du groupe.