Il n’est pas saugrenu de penser que sobriété raisonnée et répartition équitable des richesses peuvent être deux puissants moteurs d’un développement (économique et social) durable. Pour autant, aucune de ces deux attitudes ne semble s’être imposée jusqu’à présent. Pour ce qui est des inégalités, deux rapports, le premier publié le 17 janvier par l’ONG Oxfam et le second, le 21 janvier, par les Nations unies, montrent que les écarts s’accroissent toujours davantage. Les risques d’un point de vue social et économique sont manifestes. Pourtant, en dépit d’une prise de conscience qui – globalement – progresse, sur le terrain, les initiatives significatives restent rares. Certes, on remarque ici ou là des déclarations générales ou l’apparition de quelques indicateurs dans les rapports annuels des entreprises, tels que le ratio d’équité (qui mesure l’écart entre les rémunérations des dirigeants et le salaire moyen des salariés), rendu obligatoire pour les sociétés françaises cotées depuis la loi du 22 mai 2019. Mais ces informations ne sont pas encore suivies d’analyses approfondies, et encore moins de mesures concrètes mesurables.