Les énergies nouvelles faisant appel à des sources renouvelables ne sont pas sans provoquer de nuisances, au niveau environnemental ou sur le plan social, comme Impact Entreprises a eu, à plusieurs reprises, l’occasion de le souligner (voir ici). L’énergie solaire et surtout l’énergie éolienne réclament pour leur développement de vastes étendues de territoire. Fin 2019, la capacité générée par les centrales éoliennes atteindra 6 600 MW au Mexique, soit près du double de ce qu’elle représentait en 2016. Mais certaines de ces fermes sont implantées sur des terres communautaires. C’est le cas dans l’isthme de Tehuantepec (Etat d’Oaxaca) où vit la communauté d’Unión Hidalgo. Le 1er octobre, plusieurs organisations (les représentants communaux d’Unión Hidalgo, l’organisation de défense des droits humains Proyecto de Derechos Económicos, Sociales y Culturales [ProDESC], le Centre européen pour les droits humains et constitutionnels, basé à Berlin) ont adressé à EDF une mise en demeure lui demandant de respecter son devoir de vigilance conformément à la législation française.
L’entreprise française – dont la division EDF Renouvelables a remporté en 2016 un appel d’offres pour le développement d’un projet éolien (252 MW), baptisé Gunaa Siracú – est accusée de ne pas respecter les droits relatifs à un consentement libre, informé et préalable des populations autochtones. Les organisations précisent notamment que les contrats ont été signés avant que la communauté soit informée du projet (ce qui exclut de fait un consentement préalable) et que les processus de décision lors de la planification du projet et pendant la réalisation de l’évaluation d’impact environnemental et social se sont déroulés hors de la présence de la communauté. Les organisations soulignent également l’augmentation de la violence dans la région, l’exacerbation des divisions entre les membres de la communauté, la stigmatisation des défenseurs des droits humains et les menaces dont ils sont l’objet.