La Thaïlande est l’une des premières destinations touristiques au monde et Bangkok la ville la plus visitée de la planète. Si le tourisme est une source de devises importante pour les pays visités, il peut aussi être à l’origine de nombreux problèmes pour la population locale, laquelle ne profite pas toujours des avantages générés. C’est notamment le cas pour certaines populations autochtones. Dans une étude publiée la semaine dernière, la fondation thaïlandaise de défense des droits humains Manushya liste les situations auxquelles ces populations installées dans des régions touristiques doivent faire face.
Emilie Pradichit, la directrice de la fondation, souligne qu’elles ne bénéficient pas d’une reconnaissance légale de leurs droits collectifs et individuels sur les terres et les ressources, qu’elles sont victimes d’expulsions forcées, que la loi sur les parcs nationaux et les réserves forestières, par exemple, impose des sanctions sévères aux habitants de ces zones en dépit des promesses du gouvernement, qui s’était engagé à examiner les revendications territoriales faisant l’objet de conflits dans les parcs nationaux.
Au début du mois de septembre, le département thaïlandais des investigations spéciales a indiqué que l’analyse ADN de fragments osseux calcinés découverts dans un bidon de pétrole immergé près du barrage de Kaeng Krachan avait révélé qu’ils appartenaient à Pholachi « Billy » Rakchongcharoen, un activiste karen disparu en avril 2014 après son arrestation par les autorités du parc national de Kaeng Krachan, et probablement assassiné ensuite. Au moment de sa disparition, il représentait les communautés karens dans le cadre de plaintes émises à l’encontre d’officiels du parc au sujet de la destruction et de l’incendie de maisons et de fermes de familles habitant dans la zone avant que celle-ci soit déclarée parc national.