En août 2018, la justice californienne a condamné Monsanto à verser une lourde somme à un jardinier atteint d’un cancer attribué à son herbicide Roundup. Depuis, deux autres condamnations ont été prononcées contre le groupe. A la suite de ces actions, le titre de la maison mère Bayer a perdu près de 40 % de sa valeur en onze mois. Mais après l’annonce de l’agence Bloomberg, le 9 août dernier, selon laquelle l’entreprise aurait proposé 8 milliards de dollars pour régler définitivement les litiges à venir (18 400 dossiers environ ont été déposés), l’action a repris plus de 8 % en une heure. Démentie par Bayer, l’information semble cependant plausible et était anticipée depuis plusieurs jours par les analystes, qui redoutaient l’obtention d’une sanction plus élevée par les avocats des plaignants. En outre, le même jour, l’agence américaine de protection de l’environnement (Environmental Protection Agency – EPA) a confirmé ses décisions antérieures sur l’innocuité du glyphosate (le principe actif du glyphosate) en déclarant qu’elle n’approuverait plus les étiquettes mentionnant le glyphosate comme un produit cancérigène. La Californie envisageait de rendre prochainement cette mention obligatoire sur la base d’une réglementation de l’Etat datant de 2017. La décision de l’EPA (favorable à Donald Trump depuis 2017) pourrait aider Bayer dans ses négociations. A l’inverse, les juristes estiment que sur la base des premières décisions de justice, ne pas informer que les ingrédients actifs du Roundup sont cancérigènes constituerait une négligence de la part de l’entreprise.