Contribuer au développement des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens occupés est considéré comme illégal au regard du droit international (IE n° 181). Cela conduit de nombreuses organisations engagées, y compris dans le domaine financier, à faire pression sur les décideurs politiques et économiques pour qu’ils adoptent des mesures limitant les activités soutenant le développement des colonies (étiquetage des produits, boycott, désinvestissements) (voir IE). En novembre dernier, la plate-forme communautaire de location de logements Airbnb avait ainsi indiqué son intention de retirer de ses annonces les logements situés dans les colonies israéliennes de Cisjordanie (200 logements environ étaient concernés). Bien que l’entreprise ait précisé que cette décision ne visait ni Israël, ni les sociétés israéliennes, ni les 20 000 hôtes israéliens actifs sur sa plate-forme, elle a dû faire face à plusieurs recours collectifs devant le tribunal de district de Jérusalem et les cours fédérales du Delaware et de Californie. Aux Etats-Unis, les plaignants accusaient Airbnb d’avoir violé la loi américaine contre la discrimination en matière de logement. Aussi l’entreprise a-t-elle annoncé, le 9 avril, qu’elle revenait sur sa décision, mais qu’elle reverserait tous les bénéfices générés par Airbnb en Cisjordanie à des organisations d’aide humanitaire. Pour les militants de la cause palestinienne, ce « geste » ne change rien : l’entreprise reste complice du renforcement des implantations israéliennes et de leur légitimation.