Le 14 mars, le gestionnaire d’actifs BNP Paribas AM a annoncé qu’il allait renforcer sa politique sectorielle en excluant de ses placements, à partir du 1er janvier 2020, certaines sociétés fournissant du charbon thermique (la production de charbon à coke est exclue du dispositif) ou dont la production d’électricité est particulièrement intensive en CO2. Cette politique concernera ses fonds gérés activement et sera la norme pour les fonds dédiés, mais elle exclura les fonds indiciels, ce que regrette l’association Les Amis de la Terre. Seront exclues des portefeuilles les entreprises qui réalisent plus de 10 % de leur chiffre d’affaires dans l’extraction de charbon thermique ou qui représentent plus de 1 % de la production mondiale. Ces critères pourraient donc concerner les grandes sociétés minières indiennes et chinoises cotées, mais aussi des compagnies occidentales comme Glencore (dont la production de charbon thermique a atteint 118 millions de tonnes en 2018). Les producteurs d’électricité dont l’intensité carbone est supérieure à 491 gCO2/KW.h (moyenne mondiale en 2017) seront également exclus. Cette limite sera progressivement réduite à 327 g/KW.h d’ici à 2025. Toutefois, des exceptions seront accordées aux entreprises qui prendront des engagements crédibles – analysés sur la base de critères quantitatifs et qualitatifs – pour réduire leur exposition au charbon et respecter l’accord de Paris. Cela étant, le communiqué de BNPP AM ne précise pas si les conclusions des analyses validant ou non ces exceptions seront disponibles dans les différents documents des fonds ou sur d’autres supports. Ce type d’accès pourrait susciter des vocations dans la communauté financière et, de fait, encourager les entreprises à aligner leurs activités sur les objectifs de l’accord de Paris.