L’énergie hydrolienne est encore peu développée dans le monde. Dans une étude sur la filière de l’hydrolien marin datant de novembre 2018, l’Ademe relevait plusieurs freins expliquant cette situation : gisements localisés et limités, maturité technologique qui reste à parfaire, perspectives peu attractives en termes de coûts. Quelques mois auparavant, le 26 juillet, la société française Naval Energies avait déjà anticipé cette étude en annonçant l’arrêt de ses investissements dans le secteur moins de deux mois après avoir inauguré sa première usine de fabrication. De son côté, Ocean Energy Europe (le plus grand réseau mondial de professionnels de l’énergie maritime) reste confiant et persuadé que dans le futur, l’énergie hydrolienne représentera une part importante du bouquet européen. Pour mémoire, les hydroliennes convertissent l’énergie cinétique des courants marins et fluviaux en électricité.
Selon le président de l’entreprise française HydroQuest, cette dernière est le seul acteur international à concevoir à la fois des hydroliennes marines et fluviales. Le 21 décembre dernier, HydroQuest, Hydrowatt et Voie navigable de France (VNF) ont inauguré à Caluire-et-Cuire (Rhône) la première ferme fluviale au monde, installée à la fin du mois d’octobre sur une partie non navigable du Rhône. D’une puissance totale de 320 kW, les quatre turbines développeront 1 GW.h d’électricité par an, soit l’équivalent de la consommation d’électricité de 500 foyers (hors chauffage). Un autre parc de 39 barges d’une capacité installée de 2 MW doit être déployé en 2019 en aval du barrage de Génissiat (Ain). Bien que les perspectives soient limitées en France du fait de l’occupation des cours d’eau par la production hydroélectrique, cette première mondiale est prometteuse pour l’exportation, en particulier vers les fleuves africains, sud-américains et asiatiques.