Le 9 octobre, les ministres européens de l’Environnement ont adopté les objectifs de réduction des émissions de CO2 des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers produits au sein de l’Union. Pour les voitures particulières, ces réductions devront être, en 2025, de 15 % de la moyenne des objectifs d’émissions spécifiques de 2021 et de 35 % en 2030. Vingt Etats membres ont voté en faveur du texte final, quatre s’y sont opposés (Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Slovénie) et quatre se sont abstenus (Bulgarie, Danemark, Hongrie, Malte). Le texte est légèrement plus ambitieux que la proposition de règlement rédigée par la Commission en novembre 2017 (une réduction de 15 % en 2025 et de 30 % en 2030), mais moins que les amendements votés par les eurodéputés le 3 octobre dernier (20 % en 2025 et 40 % en 2030).
Au final, le compromis déçoit bon nombre d’acteurs : les associations environnementales et les partis écologistes, qui l’estiment incompatible avec les exigences liées au défit climatique, mais aussi certains Etats membres. Initialement, dix-sept d’entre eux étaient en faveur d’objectifs plus ambitieux, dont la France qui militait pour une réduction de 40 % en 2030. Le Danemark, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Slovénie et la Suède ont même exprimé publiquement leur déception. L’Allemagne, dont l’industrie automobile estimait qu’une réduction de 20 % en 2030 constituait la limite acceptable, soutenait initialement la proposition de la Commission avec l’appui de six pays d’Europe orientale et occidentale (Bulgarie, Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie). Elle a finalement adopté le compromis proposé par la présidence autrichienne, tout comme la France. Dès le 10 octobre, le Conseil et le Parlement ont engagé les négociations afin d’aboutir au texte définitif.