Matériau abondant, le sable fait rarement partie des matières premières faisant l’objet d’une observation sérieuse dans les rapports des entreprises. Il en est d’ailleurs de même pour d’autres matériaux, comme l’argile, les roches massives, etc. Pourtant, les quantités exploitées sont considérables et elles le seront de plus en plus avec l’accroissement effréné de l’urbanisation et des infrastructures à l’échelle mondiale. Selon des estimations du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’extraction de sable serait passée de 9 milliards de tonnes dans les années 70 à 40 milliards de tonnes en 2012. Pourtant, la communauté n’a commencé à s’émouvoir de la surexploitation des ressources sablières que récemment. Le WWF a publié il y a peu une étude alarmante sur la question. L’extraction du sable fluviatile prive les zones de delta – où vivent plus d’un demi-milliard de personnes – des sédiments nécessaires pour compenser la perte des sols due à l’érosion côtière et à d’autres phénomènes naturels. Cela se traduit par une augmentation du risque d’inondations, une aggravation des conséquences des tempêtes côtières et de la contamination de l’eau potable par le sel, et une diminution de l’alimentation des aquifères.