La plupart des grandes entreprises établissent désormais des liens entre leur politique de RSE et la totalité ou une partie des 17 objectifs de développement durable de l’ONU (ODD), avec leurs 169 cibles. C’est une bonne chose parce qu’intrinsèquement, ces liens existent ou, à tout le moins, devraient systématiquement être examinés pour donner une légitimité à toute politique de RSE. Le problème est que de nombreuses entreprises semblent adopter une démarche à la carte. En d’autres termes, elles cherchent surtout à déterminer comment ces 17 objectifs identifiés par l’ONU – ou certains d’entre eux – peuvent coïncider avec leurs politiques et leurs programmes en cours, elles focalisent leurs efforts sur ceux qui leur paraissent les plus faciles à atteindre et omettent d’aborder leurs impacts négatifs. A ce jeu-là, elles risquent de perdre la confiance de leurs parties prenantes, en particulier des investisseurs. C’est du moins l’analyse que fait le Pacte mondial des Nations unies. Aussi celui-ci a-t-il rédigé, en collaboration avec la Global Reporting Initiative (GRI), un guide qui doit permettre aux entreprises de mieux intégrer les ODD dans leur reporting et leur éviter de tomber dans un « ODD-washing ». Ce guide invite les firmes à revisiter l’intégralité de leur modèle d’affaire – chaîne d’approvisionnement comprise – à la lueur des ODD (et non l’inverse) et à identifier en premier lieu les risques et les impacts positifs sur lesquels elles peuvent agir d’une manière vraiment significative.